
Selon le site web Sourdoreille, le duo des Brigitte figure à la 13ème place du classement des « squatteurs de festivals d’été ». Autrement dit, ce groupe créé en 2010 figure parmi les formations qui se produiront le plus entre mars et septembre 2015 (sauf s’il choppe la grippe d’ici là).
Une place que Brigitte partage avec Too Many Zooz (qui ?), Arthur H, Faada Freddy et Lilly Wood and The Prick. Attendez une seconde… un classement de « squatteurs de festival », c’est un peu péjoratif non ? Comme si les groupes qui le composaient étaient des machines à fric programmées à engranger pendant la période estivale.
On peut aussi voir les membres de ce classement comme des formations qui n’ont pas peur d’engloutir les kilomètres, et de jouer dans des petites salles. Malgré leur célébrité. On aurait d’ailleurs pu croire disparu le groupe classé premier, Massilia Sound System. Tout un symbole.
Le duo des Brigitte appartient plutôt à la catégorie des groupes qui font le métier. Leur concert du samedi 18 avril dernier dans la ville de Montargis, auquel Le Kulturiö a assisté, était un modèle de set maîtrisé et professionnel. Prends-en de la graine, Bob Dylan.

Trois albums éthérés, malicieux, faussement naïfs sont déjà sortis Et vous, tu m’aimes ? (2010), Encore (2012) et A bouche que veux-tu (2014). Le concert va débuter d’un instant à l’autre. Le Kulturiö ne connait que la reprise de Ma Benz de NTM. Vivats de début de concert, la salle est plongée dans le noir. Un doute assaille votre blogueur préféré (enfin j’espère).
Première constatation après 20 minutes, et quelques pas de danse dictés au public par la soul (et sûrement l’esprit de James Brown) : nul besoin de connaître pour apprécier.
Un excellent point pour un artiste de festival. Cerise sur le gâteau : le set de Brigitte est très bien construit, et jamais mou. Un vrai défi en festival pour tous les groupes qui ne jouent pas fort.
« On ne dit pas les Brigitte, on dit Brigitte »
Accompagnés de clavier, guitare et basse d’un bon niveau, la Normande et Réunionnaise Sylvie Hoarau (44 ans) et la Parisienne Aurélie Saada (36 ans) sont venus présenter leur univers à une salle comble.
« On ne dit pas les Brigitte, on dit Brigitte ». J’aurais dû commencer par écrire ça : c’est ce que les fans vous diront.
Pourtant ces « Brigitte », sont un objet féminin non identifié. A la fois folk, pop, soul, electro, les deux jeunes femmes sont un mélange discret de ces musiques. On est ici autant dans le consensus que peut l’être Stromae.
Bonjour, objet pop, produit de notre époque ! Brigitte tient autant de la beauté de Sophia Loren que de la coiffure de Mireille Mathieu. C’est cet équilibre fragile qui est touchant. On le retrouve aussi dans les paroles. Essayez de lire les paroles à voix haute pour vous rendre compte à quel point elles peuvent être ridicules hors contexte.
Un spectacle de Brigitte revient à écouter un générique de James Bond en regardant les Claudettes danser (Faites-vous une idée dans la vidéo ci-dessus).
Mais ce duo-concept n’est pas sans âme. Le côté féministe revendicatif de ces deux femmes va bien plus loin que les Spice Girls. Sylvie Hoarau et Aurélie Saada arrivent à détourner les codes de la femme-objet. Un peu comme si elles disaient : « Tu peux m’admirer comme une femme des années 1970, mais respecte-moi comme une femme des années 2010 ».
- Le Kulturiö n’a pas chomé et a pris 500 photos pendant le concert. A peine si j’en trouve une où elles sont moches. A en rendre jaloux Andy Warhol.Voici une petite sélection :