Musique | Sopor Aeternus : la plus goth des drag queen est de retour

Rejeton maléfique de la new wave et du post-punk, Sopor Aeternus and The Ensemble of Shadows appartient à la génération – discrète sous nos latitudes – de la dark wave allemande des années 1980. L’être-orchestre aux faux airs de cousine dépressive de Joséphine Baker ou du héros de « The Wall » de Pinkfloyd, propose un nouvel album nommé « Island of the Dead ». Une gourmandise horrifique qui arrive à point nommé pour fêter la trentième année de carrière du groupe.

En empruntant les airs d’une bande originale d’un film qui décrirait les étapes d’un deuil, Sopor Aeternus signe avec « Island of the Dead » l’un de ses albums les plus accessibles, bien que d’une tristesse infinie comme diraient les Smashing Pumpkins.
La voix d’Anna Varney apparaît ici plus apaisée, parfois même empreinte d’optimisme. D’une durée d’1h01, l’album ne prend sa pleine mesure que dans sa seconde partie, les premiers titres donnant la désagréable impression d’être des ébauches non abouties.

Une parfaite introduction à cet artiste carrément flippant
Mais par la suite, « Deathhouse » et ses relents électro indus, « Mourning » et sa ligne de basse poisseuse sonnent la charge ; suivies du bel instrumental de « The Void ». Les surprenantes chansons « Saturn Rising » et « Cold », enfin, ont une belle coloration synthpop et une énergie électrisante. En résumé, un album qui manque certainement d’un peu de relief mais qui constitue une parfaite introduction à ce drôle d’artiste carrément flippant que j’ai découvert dans ma chambre d’étudiant il y a 15 ans.

Ci-dessous, découvrez la chanson « Deathhouse », manifestement inspirée par Joy Division, joie de vivre y compris.

J’ai la flemme d’écouter, ça ressemble à quoi ?
Ian Curtis et Baudelaire qui lancent un groupe après un changement de sexe et de régime alimentaire. She’s Lost Control of les Fleurs du Mal. Hautbois, piano ou violon d’un côté, synthétiseurs et guitares de l’autre, répondent à la voix spectrale et perçante de la chanteuse, Anna Varney Cantodea. Sommeil éternel et l’ensemble des Ombres, en VF, entretient le secret sur l’identité de ses membres, et il est également à l’origine de nombreuses rumeurs sur sa frontwoman.

Chambre noire et viande de rat
Anna Varney aurait subi plusieurs opérations, ne se revendique ni homme ni femme. Elle aurait vécu dans une chambre noire, ne se nourrissant que de viande de rat et ne rentrant en contact avec la civilisation que de manière sporadique. Année après année, les cauchemardesques pochettes d’albums et photos de promotion, mais aussi l’absence totale de concerts, font plutôt penser à un travail de marketing intelligent pour un groupe sans doute conçu dans un loft confortable de Francfort où le groupe est né.

Ci-dessous, une de mes chansons préférées de l’artiste, issue de l’album « Les Fleurs du Mal » (2007).


Admirée par la communauté drag queen
Anna Varney, probable seul vrai membre du groupe sous un pseudonyme, injecte en tout cas sa mélancolie (Sehnsucht dans la langue de Goethe) dans un univers gothique et froid comme un corps sans vie, à la croisée de Dead Can Dance, The Sisters of Mercy, Siouxsie and The Banshees ou The Cure. La chanteuse séduit également la communauté drag queen avec ses looks très particuliers. Est-ce elle que l’on aperçoit dans cette vidéo d’un spectacle à Mexico ?

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