Dans son premier EP, ce quatuor nantais délivre un folk revisité, un vrai numéro d’équilibriste entre sérénité et fureur. Jeff Buckley, Radiohead ou Sigur Rós ne sont jamais loin. Les membres d’Ämelast, Geoffrey, Anton, Sacha et Lucas, ont accepté de répondre à mes questions. Rencontre.
Le Kulturiö : Bonjour ! Merci de m’accorder cette interview ! Tout d’abord, pour toutes les lecteurs qui ne vous connaissent pas, pouvez-vous vous présenter et présenter le groupe.
Geoffrey Le Goaziou : Bonjour ! J’ai 26 ans, je suis chanteur, guitariste rythmique et auteur pour Ämelast, j’ai 26 ans. Dans le groupe, il y a Anton Brachet, batteur, qui a 26 ans, Sacha Guyon, 24 ans, qui joue de la basse et enfin Lucas Fleurance, 23 ans, guitariste et choeurs. On pratique tous la musique à temps plein.
Au Kulturiö on adore les trémas, alors je suis particulièrement curieux : que veut dire Ämelast ?
Geoffrey : Ämelast vient de la mauvaise prononciation de Bertrand Cantat sur sa chanson Lost dans Noir Désir. J’ai trouvé le nom en 2015 lorsque j’ai commencé à me produire en solo, mais j’ai ressenti le besoin de jouer avec d’autres personnes.

Justement, c’est quoi l’histoire du groupe et de votre rencontre ?
Geoffrey : j’ai tenté de trouver des musiciens en arrivant au Conservatoire de Nantes, une première forme en groupe est alors apparue. Celle-ci n’a pas fonctionné pour des raisons humaines et artistiques. J’ai alors continué à composer de mon côté en solo. En 2017, alors que j’étais en amphi à la fac à m’ennuyer, j’ai contacté Sacha pour lui proposer mon projet Ämelast, il m’a répondu de suite et a même trouvé notre premier batteur, Antoine Kerglonou, qu’on salue ! S’en est suivi l’arrivée de Lucas à la guitare qui était en cours avec moi en musiques actuelles au Conservatoire de Nantes. Le groupe a commencé à exister avec le line-up actuel, en février 2018, lors de l’arrivée de Anton à la batterie, qui est venu remplacer Antoine. Antoine a dû partir car il n’avait plus le temps de se consacrer à tous ses projets et a dû faire des choix. Vous pouvez le retrouver dans ces divers projets qui sont Trash Lids, Albinos Congo et The Fabulist. Le départ réel du groupe pour moi est en mars 2018, lors de nos premières dates avec le line-up stable.
Ce qui nous unit le plus ? C’est notre amitié, et tout ce que nous partageons en dehors de la musique.
(l’interview continue sous la vidéo)
Dans quelle(s) catégorie(s) classeriez-vous votre musique ?
Geoffrey : Ämelast n’a jamais eu de style prédéfini, nous avons toujours expérimenté et arrangé à partir de mes compositions, très empreintes de folk. Anton vient d’une culture classic rock, Sacha et Lucas sont plus polyvalents stylistiquement. Le départ du groupe à été compliqué à cerner, mais nous nous sommes trouvés humainement et avons énormément partagé nos styles musicaux, nos influences. Nous avons trouvé notre son, mais la difficulté à nous trouver un genre précis est restée. Aujourd’hui, nous somme de plus en plus raccord sur ce que doit être Ämelast et nous commençons vraiment à cerner et à connaître la musique que nous voulons faire.
De quoi êtes-vous le plus fier aujourd’hui ?
De l’évolution du groupe, des productions (E.P, Vidéos) que nous avons pu faire de manière entièrement indépendantes grâce aux copains talentueux que sont Bastien Raute, notre ingénieur du son, qui a mixé tout notre contenu et enregistré l’EP, Jordan Michel de Newsalem, pour la pochette de l’EP, Johan Sonnet (Jo so), qui a réalisé nos vidéos et Leo Decan (ISFH), pour le montage et le cadrage de ces dernières.
C’est quoi vos prochains projets ?
On y réfléchit… Un single, un EP, un clip… On prépare aussi une formule concert en acoustique.
(l’interview continue sous la vidéo)
Parmi les groupes émergents / indés, notamment locaux, vous aimez écouter qui ?
En local, on aime écouter et aller voir Big Wool, The Slowsliders, Manuel Adno, les musiciens de 1NameForACrew et leurs mille projets, les copains de Tickles et [OHM] évidemment, et pleins d’autres… La liste est longue ! En indé international, on adore Andy Shauf, Department Of Eagles, Hiss Golden Messenger, Damien Jurado, surrenderdorothy, Villagers… Bref, de quoi faire une bonne playlist avec tout ça !
Et dans les monstres sacrés, qui sont vos classiques ?
Pour les monstres sacrés, Bon Iver et Radiohead, pour les arrangements, la précision et la vision expérimentale du processus créatif. Jeff Buckley, pour l’émotion, la sensibilité et la place exigeante donnée à la voix. Il y a aussi Sigur Rós, pour le travail des textures sonores.
Geoffrey, c’est quoi exactement ce projet solo dont j’ai eu un aperçu l’autre jour devant le Ferrailleur, le club rock concert de Nantes ?
Je ne l’avais pas prévu, il s’est un peu imposé naturellement (NDLR : à cause des restrictions imposées aux concerts en salle dues à la pandémie). J’ai eu un élan d’inspiration et j’ai composé 6 chansons en une semaine, et les ai enregistrées seul chez moi. Depuis, j’ai eu la chance de pouvoir faire quelques concerts et je commence à préparer un 7 titres pour l’année prochaine ! Il sera réalisé de façon minimaliste (guitare/voix uniquement) avec un seul micro. L’idée est de garder l’essentiel et faire une musique la plus simple et naturelle possible. C’est la folk que j’ai toujours voulu faire, inspirée entre autres par des artistes comme The Tallest Man On Earth, Dylan ou encore Justin Vernon.
(suite et fin de l’interview sous la vidéo)
Le confinement, une période idéale pour créer de nouveaux sons ou pas ?
Au début, c’était super, mais le manque de perspectives dans l’avenir et l’enfermement ont eu raison de notre motivation et de notre moral, il faut dire ce qui est. Confinés tous ensemble, on en a quand même profité pour composer quelques titres. On a même réalisé et enregistré une chanson pour enfants, « Ernest à l’Ouest », pour la naissance du fils d’un ami (un vrai exercice de style !).
À qui détestez-vous être comparés ?
Muse ou Placebo.
Pour finir, selon vous, le rock est-il plus ringard que jamais ou va-t-il revenir au moment où on s’y attendra le moins ?
Il y a des styles de rock qui paraissent peut-être ringards aujourd’hui, mais le rock est omniprésent, sous mille formes différentes ! D’ailleurs, la preuve en est, tu nous poses la question alors qu’on n’est pas certain de pouvoir être identifié comme un groupe de rock. Le rock n’est jamais parti, il ne pourra pas revenir. Certaines formes ont perduré moins longtemps car elles sont trop ancrées dans des modes éphémères qui sont aujourd’hui vus comme ringardes. Mais le rock de nos parents et les musiciens de légende resteront
intemporels, et influenceront toujours des générations de musiciens. C’est un peu comme les pâtes, c’est la base de nombreux plats. Et les pâtes, c’est pas ringard, si ?
Si tu veux écouter et/ou acquérir le premier EP du groupe Ämelast, voici le lien vers sa page Bandcamp.

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