Alors que le plus célèbre des Kazakhstanais de fiction, un certain Borat, monopolise l’attention médiatique, un film originaire du pays d’Asie centrale déboule dans les salles obscures. A Dark Dark Man narre l’histoire de Bekzat, jeune policier des steppes kazakhes baignant déjà dans la corruption. Chargé d’étouffer une nouvelle affaire d’agressions mortelles sur des petits garçons, il est gêné par l’enquête d’une journaliste pugnace et déterminée. Les certitudes du cow-boy des steppes sont peu à peu bousculées.

A dark dark man, rigoureux polar baigné dans une lumière aveuglante, déploie sa magnifique photographie dans des steppes sans fin où gesticulent les différentes castes de la société. L’immensité austère de ce pays à cheval entre le nord de l’Asie Centrale et l’Europe de l’Est écrase ici de toute sa présence les personnages. Peu bavard, voire carrément austère, ce long-métrage impressionne par sa construction, son cadrage, son utilisation des silences, ses couleurs.
Le western n’aura pas lieu
Je n’en dis pas plus sur les péripéties mais Drive de Nicolas Winding Refn ou Pierrot le Fou de Jean-Luc Godard ne sont pas loin. Malheureusement cette ambiance est littéralement plombée par une galerie de personnages vue mille fois : le politicien véreux, l’anti-héros qui veut racheter ses fautes, le fou insouciant, les hommes de main maladroits. L’intrigue pour ainsi dire inexistante s’évanouit au contact de ces pantins au mieux désincarnés, au pire se comportant de manière inexplicable. Au milieu de ce grand rien, désert blanc qui happe les destinées, le western ne peut avoir lieu. Déjà, les fantômes guettent. Et je sors de la salle plutôt déçu de ma première rencontre avec ce cinéaste.
Ô réalisateur, qui es-tu ?
Adilkhan Yerzhanov, 38 ans, scénariste primé de la toute première série d’animation kazakhstanaise, Kozy-Korpesh and Bayan-Sulu, s’est rapidement taillé une réputation auprès des cinéphiles les plus curieux.

Avec des long-métrages comme The Owners (2014, bientôt de retour au cinéma) ou La tendre indifférence du monde (2018), le réalisateur a su captiver à la fois par la beauté formelle de ses films comme par leur propos. Après A dark dark man, le Kazakhstanais a également tourné Boy Atbaya (2019) et Yellow Cat (2020). Les découvrirons-nous sous nos latitudes ?

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