Jeu vidéo | Breath of Fire III, le joyau perdu du RPG

Dans la catégorie des légendes brisées par une pirouette du hasard, William Shakespeare est décédé le même jour que Miguel de Cervantes ; Jean d’Ormesson s’est éteint le même jour que Johnny Hallyday, et Breath of Fire III est sorti en même temps que Final Fantasy VII. N’en déplaise aux fans hardcore d’Allumer le feu et autres Le Marchand de Venise, il est temps de rendre hommage à ce jeu vidéo qui fête bientôt son quart de siècle.

La fine équipe de Breath of Fire III au grand complet.

En 1998, la France va devenir championne du monde de football pour la première fois, et les jeux de rôle à la japonaise (Japan-RPG) sont quasi inexistants en Europe. Seulement voilà : l’incroyable Final Fantasy VII est sorti sur Playstation quelques mois auparavant en Europe, et à côté d’un tel jeu, la concurrence paraît bien pale. Si l’on veut bien pardonner aux graphismes qui ont pris un sacré coup de vieux, Breath of Fire III est un condensé de ce que le J-RPG peut offrir de captivant au joueur. Pour beaucoup, il s’agit du meilleur épisode d’une saga qui compte cinq volets.

Esprit 16 bits, es-tu là ?
Sorti initialement sur Playstation 1 puis sur PSP (Playstation portable) quelques années plus tard, le jeu de Capcom est le premier de la série des Breath of Fire à proposer des éléments et un environnement en trois dimensions. Il ne s’agit pas d’une suite directe des deux épisodes précédents. Même si l’on est ici sur une console 32 bits, le jeu fleure bon l’esprit 16 bits. Musique au synthétiseur MIDI, progression de l’histoire plutôt linéaire, pas de cinématiques hollywoodiennes ni de polygones lissés. À l’époque c’était un vrai handicap, mais ces choix confèrent aujourd’hui un vrai charme au jeu.
La fameuse « vue de trois quarts » est ici couplée à de la vraie 3D plutôt détaillée une fois que l’on est habitué à la pixellisation grossière des décors. Originalité pour l’époque : un système de caméra qui pivote et revient automatiquement à sa position initiale permet de révéler de nombreux objets, passages et personnages cachés.

Découvrez l’énergique début du jeu dans sa version PSP.


L’homme-tigre et l’oignon qui parle
Le jeu se déroule dans un monde imaginaire mi-médiéval fantastique/mi-steampunk en compagnie de Ryu, un jeune garçon doté de la capacité de se transformer en dragon. Cherchant des réponses sur ses origines, notre jeune guerrier croise la route d’aventuriers en mal de sensations fortes : une magicienne maladroite experte en technologie, un voleur, un homme-tigre, un oignon qui parle…. L’équipe ainsi constituée part dans une quête effrénée, dont le but ultime s’avérera de rencontrer Dieu pour lui demander des comptes.

Oh les beaux artwork !


Le cœur du jeu : les combats
Selon le personnage que vous contrôlez, vous aurez accès à des zones inaccessibles pour les autres : crochetage de serrure, déplacement d’objets lourds, rayon magique. Pour égayer votre périple, vous pourrez apprendre à pêcher, à cuisiner, observer les attaques des ennemis pour les copier, rencontrer des Maîtres pour apprendre leurs compétences, mais aussi construire un village de fées.
Mais le cœur du jeu reste évidemment les combats au tour par tour. Plusieurs options pour vos trois combattants sur le terrain : attaquer, utiliser un sort, utiliser une capacité, changer d’équipement, utiliser un objet ou s’enfuir. En fonction de l’équipe que vous souhaitez façonner à force de combats, chaque personnage peut développer des points forts auxquels il faudra bien réfléchir en amont. Un côté stratégique qui s’avère vraiment passionnant, auquel on peut ajouter le choix de la formation de combat et des mutations dragon de Ryu, qui mériteraient un article à elles seules.

La rencontre entre Ryu et Rei, deux des protagonistes principaux.


Donjon-monstre-trésor, mais pas que
Si les personnages sont trop bavards comme à l’habitude dans ce genre de jeu, le scénario est intelligemment construit avec de nombreux rebondissements et mini-jeux qui viennent casser la routine du donjon-monstre-trésor. Un dynamisme qui permet à cette histoire usée jusqu’à la corde de héros sauveur du monde de rester captivante. L’histoire est découpée en deux parties : une première concernant l’enfance de Ryu et une seconde son adolescence.
Un découpage qui apporte une vraie fraîcheur au jeu, et qui se matérialise dans le jeu par de nouveaux looks, morphologies et animations pour les protagonistes principaux.
Un soin du détail, des expressions faciales et des mouvements qui sont souvent plus parlants qu’un long discours et permettent de s’attacher aux personnages. On retrouve ce même souci chez les ennemis que vous rencontrerez, à l’apparence souvent très réussie et parfois comique.

En résumé : un jeu attachant, à la bande originale jazzy plutôt sympathique, et dont la durée de vie dépasse allégrement les 100 heures si vous voulez terminer le jeu à 100 %. Un classique de la Playstation qui a connu un succès plutôt modeste, à redécouvrir également sur PSP mais aussi en version émulateur.

J’ai personnellement terminé le jeu avec Ryu, Rei et Momo.

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