Dans les toilettes du lycée Ronsard, établissement scolaire de province, pas de cigarettes qui font rire ou de baisers juvéniles, mais la jeune Rose Larsène, découverte pendue au petit matin. C’est le troisième décès au même endroit en sept ans. Bizarre, vous avez dit bizarre ? Face à ce hasard qui n’en est plus un, Arthur Octobre, enquêteur renommé mais aussi ancien élève de cet établissement, va devoir lutter contre ses vieux démons pour faire éclater la vérité avec l’aide de son coéquipier Timo Lenormand.
Ce roman, suite directe de Ève, mais qui peut être lu indépendamment, est signé de l’enseignant en littérature et blogueur Prof de l’être. Un auteur qui écrit également ses péripéties au jour le jour sur Twitter : @leprofdeletre.

De pétales en épines
« L’arrivée à destination importe peu, seul compte le voyage effectué pour y parvenir ». Suivant cet adage de vieux routard du récit policier, Rose plante minutieusement le décor et ses personnages : on se croirait revenu sur les bancs de l’école, que l’auteur connaît si bien. Plus complexe qu’il ne paraît au premier abord, ce roman polyphonique délaisse peu à peu ses pétales épars pour en dévoiler les épines dans une course trépidante vers son dénouement. Si l’on devine vite l’issue de l’intrigue, certaines surprises sont à prévoir.
Temps suspendu et crimes de papier
Comme dans Reflets en eau trouble de Joyce Carol Oates, le temps de Rose est suspendu et c’est celui de la culpabilité. Comme chez Paul Auster, les crimes de papier sont annonciateurs de ceux de chair et de sang. Les innocents comme les coupables se rêvent tous écrivains, comme si le pouvoir de l’écrit pouvait modifier le cours de leur existence.
Une lecture dans la lecture
Ce polar se laisse bien aller à quelques banalités ou maladresses, mais il m’a emporté dans sa course grâce à son énergie, son découpage sériel (coucou Fantômas) et ses protagonistes purement romanesques. Le deuxième livre du Prof de l’être est aussi constellé de références au genre du policier et à la culture en général, du foot à la poésie. Une lecture dans la lecture en forme de clin d’œil toujours sympathique. Qu’ils découvrent les easters eggs ou pas, les lycéens eux aussi devraient apprécier Rose et son récit kaléidoscopique.
« Rose », publié chez Is édition, 150 pages.
« Ève« , ci-dessous, disponible chez le même éditeur.

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