Les post-rockeurs islandais les plus connus de la planète ont annoncé la sortie imminente d’Odin’s Raven Magic, leur nouvel album enregistré en collaboration avec La Schola Cantorum de Reykjavik et L’Orchestre des Lauréats du Conservatoire national de Paris.
Il s’agit en fait d’un concert mythique du groupe, enregistré les 28 et 29 septembre 2004 à Paris, et qui n’avait jamais été édité officiellement. Les fans devaient se contenter de captations médiocres ou d’extraits vidéos pixelisés.

Odin’s Raven Magic sera disponible chez Warner Classic/Krunk le 4 décembre 2020. C’est un album essentiellement orchestral, entrant dans la catégorie de l’oratorio : c’est à dire une pièce lyrique dramatique sans mise en scène, ni costume, ni décors. Tout au long des 70 minutes de l’œuvre, musique classique, rimur (poèmes traditionnels islandais) et spectacle visuel minimaliste s’entrelacent sans jamais disparaître complètement, et tissent une complainte à peine réchauffée par un soleil d’hiver.
L’instrument, le pêcheur et le néo-païen
Dvergmál, le single dévoilé à écouter ci-dessous, laisse augurer d’une restitution sonore délicieuse. On découvre littéralement des instruments jamais entendus auparavant, ce qui donne encore plus de subtilité à la structure en spirale du morceau. Odin’s Raven Magic est aussi le fruit d’une collaboration avec le pêcheur et très respecté chanteur traditionnel Steindór Andersen, mais aussi le compositeur Hilmar Örn Hilmarsson, qui est un Allsherjargoði : l’un des chefs d’une religion néo-païenne nordique.
L’album reprendra l’intégralité du spectacle créé originellement en 2002 pour le Reykjavík Arts Festival. Il met en musique une légende islandaise issue du poème Hrafnagaldur Óðins, littéralement « l’incantation-corbeau d’Odin ». Cet imposant texte rédigé entre le XIVe et le XVIIe siècle narre la quête d’Heimdall, Loki et Bragi, partis à l’aventure pour découvrir le sort qui sera réservé aux mondes des hommes et des Dieux. C’est durant un banquet organisé par les divinités que de funestes présages les informeront du futur du Midgard, du Valhalla et du Hel.
Tolkien a composé des vers dans la même langue
Cet imposant texte est un des chapitres de L’Edda, œuvre phare de la littérature médiévale islandaise. Elle est rédigé en fornyrðislag, une forme de versification en vieux norrois déjà utilisée par J.R.R Tolkien, dans sa réécriture des légendes de la Völsunga Saga (La Légende de Sigurd et Gudrún, paru en 2009 à titre posthume).
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Petit cadeau pour terminer, voici le tout premier album de Sigur Rós (1997) ci-dessous en écoute intégrale. Peut-être le plus surprenant de tous, et en tout cas le plus expérimental. Vous m’en direz des nouvelles !
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